L’année 1917 a modifié le cours du conflit sur un plan militaire avec l’entrée en guerre des États-Unis et les révolutions russes mais pas uniquement. De nouvelles expériences sociales sont réalisées comme la maternité ouvrière de Levallois et Neuilly.

La Première Guerre mondiale va « légitimer » le travail des femmes, élément essentiel pour l’effort de guerre dans les usines notamment levalloisiennes.
Mais la crainte des pouvoirs publics est de voir se développer un phénomène de dénatalité. Des mesures sont prises pour concilier les obligations familiales et professionnelles des femmes.
La maternité ouvrière de Levallois-Perret résulte de l’initiative d’un groupe d’industriels de Levallois-Perret et de Neuilly-sur-Seine, soutenues par les Dames de la Croix Rouge et Albert Thomas, ministre de l’Armement et des fabrications de guerre.
L’objectif est de créer et d’organiser une maternité réservée aux enfants des femmes travaillant dans leurs usines d’armement.
La création de cette maternité ouvrière est confiée à l’architecte François Le Cœur.
Il s’agit là de trois bâtiments légers, édifié sur un terrain de 1913 m², le long du quai Charles Pasqua [quai Michelet].

La décoration intérieure est confiée à l’artiste peintre et illustrateur jeunesse, André Hellé. Son œuvre se présente sous la forme d’une série de médaillons muraux.


Les bâtiments sont inaugurés le mardi 23 octobre 1917 en la présence de MM. Albert Thomas, Louis Loucher, sous-secrétaire d’État à l’Artillerie et aux Munitions et Paul Strauss. Ce dernier est sénateur de la Seine et président de la ligue contre la mortalité infantile.

Si cette réalisation est souvent citée comme exemplaire, elle sera peu reproduite. Les raisons sont simples. La disposition des bâtiments les rend difficile à chauffer. De plus, la légèreté des constructions nécessite un entretien permanent donc coûteux. Et pour finir, la moyenne des enfants admis n’est que de 37.
Rapidement après la fin de la Première Guerre mondiale, la maternité ouvrière est fermée.