En 1942, Levallois ne disposait pas d’armoiries… Retour sur une histoire chargée de symboles !
Le 18 septembre 1942, le Maire, Jules BLED, signe la première commande « d’exécution de travaux d’armoiries », confiée à Robert LOUIS, et agrémente dans sa demande, la première version du blason d’ornements extérieurs. C’est ainsi que l’écu de Levallois est « timbré » puisqu’il est « sommé » d’une couronne. Cette couronne murale à trois tours indique que la ville est le chef-lieu de canton. L’extérieur du blason est décoré de palmes, soutien qui fait ressortir l’écu sur le fond uniforme du papier à en-tête et qui est plus facile à dessiner et à graver que les feuilles de chênes, d’oliviers, de laurier, de vignes ou de cerisiers.
Selon Robert LOUIS, dans un article sur l’historique des blasons des chefs-lieux de canton :
Le blason de Levallois concrétise par les abeilles le travail de cette laborieuse cité et les deux industries qui sont à l’origine de la prospérité de Levallois sont rappelées par le brûle-parfum et la roue d’engrenage.

Mais pour autant, les Archives de la Ville conservent d’autres projets avortés de blasons.
Un projet non daté ressemble étrangement aux armoiries de la Ville de Paris. Même si certains meubles (terme héraldique pour désigner des sujets) sont identiques aux futures armoiries puisqu’il représente les abeilles, les symboles du travail et de l’industrie, le blason s’orne également d’un bateau, d’un casque ailé, d’une couronne murale à quatre tours, d’un soleil…
Un autre projet, daté de janvier 1905, présente des armoiries élaborées par Honorace Thivet pour être proposées à la municipalité. Ces armes sont :
D’azur portant en cœur un carrosse d’or et en queue un maillet d’argent emmanché d’or, accompagné de deux pichets d’argent placés à dextre et à sénestre ; au chef d’argent portant trois maisons de gueules, placées en bande ; un faisceau de licteur surmonté du bonnet phrygien passe derrière l’écu auquel il est lié par les ornements qui l’accompagne apparait en chef et en queue.

Le maillet d’or est l’emblème de la corporation des menuisiers-ébénistes. Nicolas Levallois a exercé cette profession au début de sa vie.
Les deux pichets d’argent rappellent la guinguette installée 85 rue Gide (rue Paul Vaillant-Couturier), par Nicolas Levallois. C’est en choquant les verres, que beaucoup d’affaires de terrains se sont négociées et que se sont écoulés les billets de loterie à 0.25 francs, donnant droit à un lopin de terre.
Le carrosse d’or symbolise l’industrie de l’automobile devenue si prospère en cette cité.
Les trois maisons de gueules placées en bande rappellent en une figure symbolique l’origine du village de Levallois.
L’emploi du faisceau de licteur surmonté de son bonnet phrygien place cette ville de travail et de Paix sous l’égide de la Révolution française.
La municipalité ne donnera pas suite à ce projet, sans en faire connaitre les raisons.
Petit lexique:
- Timbré : on appelle timbre tout ce qui surmonte un écusson
- Sommé : surmonté
- Dextre : droite
- Sénestre : gauche
- En chef : en haut
- En queue : en bas
- En cœur : au centre
- Faisceau de licteur : symbole de la République Française
À la chute de la Monarchie, le faisceau de licteur devient un des symboles de la République Française « Une et indivisible » (tel un faisceau). Il est repris sur le sceau de la Ière République puis sur celui de la IIe République, il est toujours en usage aujourd’hui.