Presque 130 ans de foot à Levallois !

En cette période de coupe du monde de foot, notre blog tenait à vous retracer l’histoire des débuts du football à Levallois, ainsi que le fabuleux destin d’une des premières stars du football français, Pierre Chayriguès et mais également les débuts de Didier Drogba, champion formé à Levallois !

Mais avant de vous parler de la relation que Levallois entretien avec le foot, faisons un rapide retour vers le passé.

Évolution du football

Je pourrais remonter jusqu’au IIème ou IIIème siècle avant J.C en Chine, mais je vais me contenter de vous entrainer au Moyen-Age (autour de 1150) en France, et plus précisément en Bretagne et en Normandie, et même dans les Iles Britanniques. Un jeu d’équipe s’y pratique avec un ballon rempli de foin ou de son. Deux équipes devaient s’affronter avec un principe simple : lancer le ballon à la main ou avec le pied pour le déposer dans un but. Il s’agissait souvent de mêlées très viriles, parfois violentes (certainement est-ce l’origine commune au football et au rugby). Ce jeu, appelé Soule, prend le nom de Football au XVème siècle en Angleterre.

Ce n’est qu’en 1863, avec la création de la Fédération anglaise de football que ce sport adopte une véritable législation officielle. Les règles interdisent de porter des coups de pied aux joueurs et de toucher le ballon avec les mains.

En 1866 la durée d’un match de football est fixée à 90 minutes, et en 1870 la règle des deux équipes de onze joueurs sur le terrain est définitivement adoptée (jusqu’alors, les équipes comptaient 16 joueurs)

Le football devient un sport professionnel en Angleterre en 1885.

Quant à la FIFA, Fédération internationale de football, elle voit le jour en 1904 à Paris.

Moins de trente ans après, la première coupe du monde de football a lieu en 1930 en Uruguay. C’est le Président (Français) de la FIFA d’alors qui sera  à l’origine de cette compétition mondiale, comptant 13 participants.

Après ce petit détour à travers l’histoire, revenons à Levallois

Le football à Levallois, une histoire « à la pointe »

Le Levallois Sporting Club football est l’héritier d’une longue histoire entre les levalloisiens et le football. Si son nom actuel date de 1983, son histoire est bien plus ancienne.

L’un des premiers clubs de football français est créé le 1er mai 1894 à Levallois, la même année que le club créé au Havre, et plusieurs années avant la création du célèbre Olympique de Marseille. Nous avons cette certitude car les archives détiennent la correspondance échangée entre la Mairie, la Préfecture et ce fameux club qui porte tout naturellement le nom de Football Club de Levallois-Perret. Ses couleurs de maillot sont le jaune et le noir.

Football club de Levallois – 1928

A quelques années de différence, un autre club est fondé le 1er février 1897 sous l’appellation de Football Etoile Club de Levallois. Puis il ne reste plus qu’un seul club. Les archives ne nous permettent pas de dire s’il s’agit d’un changement de dénomination ou d’une fusion de deux clubs. Quoi qu’il en soit, le Football Etoile Club de Levallois remporte en 1914 le championnat de la ligue de football association. En 1928, le club est à nouveau rebaptisé en Football Club de Levallois.

Le Football Étoile club de Levallois

Les changements ne s’arrêtent pas là. En 1950, le Football Club de Levallois fusionne avec le Racing Club de Colombes pour donner naissance au Racing Club de Levallois, ancêtre direct du LSC Football.

Pierre Chayriguès, un goal mythique

Pierre Chayriguès naît le 2 mai 1892 à Paris. Électricien de profession, il a la passion du football et se forme à la Jeunesse athlétique et socialiste de Levallois. En 1907, Pierre Chayriguès rejoint les rangs de l’Union Sportive et Amicale de Clichy. Il se révèle être un excellent gardien de but malgré sa petite taille (à peine 1m70).

A 19 ans, Pierre Chayriguès est sollicité par Roland Richard, directeur sportif et entraîneur du Red Star. Il accepte.

En 1913, après un match amical face au Tottenham Hotspur Football Club disputé à Saint-Ouen, le club londonien offre une carrière à Pierre Chayriguès ainsi que le statut professionnel, avec un salaire très confortable s’il accepte de rejoindre l’Angleterre. Il refuse.

Pierre Chayriguès est très convoité car il a imposé un nouveau style de gardien de but qu’il décrit en ces termes : « J’ai compris tout de suite que le gardien devait être autre chose qu’un homme enfermé dans sa cage. J’ai donc décidé de quitter ma ligne de but et de me promener dans les dix-huit mètres, à la fois pour mieux anticiper le jeu, stopper l’attaque adverse et relancer les contre-offensives. On m’a alors considéré comme un demi fou et, au début, les spectateurs m’ont sifflé. Mes camarades, eux, m’ont regardé avec des yeux ronds. J’ai aussi imposé les plongeons qui ressemblaient à des gestes de folie ».

Ce style étonnant pour l’époque fera de ce joueur la première star du football français, en particulier à l’occasion de la finale de la Coupe de France 1921, remportée par le Red Star aux dépens de l’Olympique de Paris. La presse en fait une idole. Le journal sportif L’Auto dans son numéro du lundi 25 avril 1921 titre en première page « Chayriguès gagne la Coupe de France », et en sous-titre « Le Red Star est champion ».

Il fait partie de la sélection de l’équipe de France lors des jeux olympiques à Paris en 1924.

Un an plus tard, la carrière de Pierre Chayriguès s’arrête à la suite d’une blessure. Il ne sera jamais professionnel mais cumulera vingt et une sélections en équipe de France.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe en Normandie. Il devient, de 1952 à 1955, l’entraîneur du club local, l’US Avranches.

Pierre Chayriguès décède le 19 mars 1965. Selon son souhait, il est inhumé dans le cimetière municipal de Levallois, la ville de sa jeunesse et de ses débuts sportifs.

Son nom est donné à un stade de Levallois : Didier Drogba

Didier Drogba est né le 11 mars 1978 à Abidjan. Il rejoint en 1989, son oncle, joueur professionnel de football à Brest. 4 ans plus tard, alors âgé de 15 ans, la future star intègre la section Football du Levallois Sporting Club où il évoluera jusqu’en 1997, date à laquelle il intègre l’équipe du Mans, où il devient professionnel deux ans plus tard. Didier Drogba obtient la récompense du « plus beau but de l’année » décernée par l’UEFA.

 En 2004, il ouvre une nouvelle page de sa carrière prolifique en rejoignant Chelsea. Double ballon d’or africain en 2006 et 2009, il devient un élément indispensable de cette équipe mythique, avec laquelle il sera sacré champion d’Angleterre en 2005, 2006 et 2010. Avec ses coéquipiers de Chelsea, Didier Drogba atteint, en 2008, la finale de la Champions League.

Sur le plan international, Didier Drogba a également participé à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avec la sélection ivoirienne qu’il aura marquée de son empreinte au cours des 106 matchs internationaux qu’il dispute sous ses couleurs.

Le 29 septembre 2010, très attaché au Levallois Sporting Club (le club qui l’a formé) Didier Drogba inaugure le stade du Complexe sportif Louison-Bobet de Levallois qui porte désormais son nom. Il est accueilli en héros par tous les jeunes footballeurs levalloisiens du club.

Didier Drobga prend sa retraite sportive en 2016.

Le football est le sport collectif le plus populaire au monde, et le plus pratiqué. 250 millions de joueurs sont licenciés dans le monde. Alors, même si cette coupe du monde soulève des polémiques, le foot a de belles années devant lui !

Équipe de foot de la Jeunesse athlétique et socialiste de Levallois – 1922

Les blogs partent en vacances.

Comme chaque été, les blogs se mettent en pause et les rédacteurs d’articles partent se ressourcer pendant l’été.

Lecteurs fidèles ou occasionnels, nous vous remercions de visiter l’un ou l’autre des blogs, voire tous, de La Médiathèque de Levallois. Nous vous retrouverons en septembre avec de nouveaux articles. En attendant, nous vous souhaitons un excellent été et de très belles vacances.

N’hésitez pas à faire un tour sur nos blogs : des idées de lecture, des films à voir, des musiques à écouter, et des découvertes, des ressources étonnantes dans différents domaines vous y attendent !

Les blogs partent en vacances

Comme chaque été, après une nouvelle saison, bien particulière cette année, de publications, les blogs se mettent en pause et les rédacteurs d’articles partent se ressourcer pendant l’été.

En 2020-21 nous avons écrit et publié près de 300 articles sur l’ensemble des blogs et vous avez été plus de 3000 à nous lire chaque mois. Nous en sommes ravis et fiers et vous remercions tous, lecteurs fidèles ou occasionnels, de visiter l’un ou l’autre des blogs, voire tous, de La Médiathèque. Merci aussi de nous suivre, de commenter, de partager, parfois de compléter nos informations et d’échanger avec nous !

Nous vous retrouverons à la rentrée avec de nouveaux articles pour une nouvelle saison de publication. En attendant, nous vous souhaitons un excellent été, riche en repos et découvertes. N’hésitez pas à faire un tour sur nos blogs où vous attendent des dizaines d’idées de lectures, de films à voir, de musiques à découvrir, de promenades dans la Ville, de suggestions d’orientations ou de formations à venir ou encore d’innovations numériques étonnantes…

Bon été à tous !

« Quand une belle image rencontre un bon slogan »

« Quand une belle image rencontre un bon slogan….. » Cela donne une bonne affiche ! Et selon Raymond Savignac, « l’affiche est fille des rues, populaire et aristocratique. Fleur du pavé ou reine de palissade, elle s’offre à tous sans jamais perdre son quant-à-soi ».

Si l’affiche est un moyen d’expression et de propagande politique couramment utilisé, c’est un support populaire, une mode, un objet d’art et de collection, mais surtout un mode essentiel de communication publicitaire.

Comment faire circuler des informations

Au Moyen-Âge, la plupart des Français sont illettrés, et les annonces officielles sont faites par un crieur public. De nombreuses  générations successives de petits commerçants ont fait eux même leur réclame, en criant le plus aigü et fort possible dans les rues pour vanter leurs marchandises.

Du XVIe au XVIIIe siècle, l’affichage est le privilège  exclusif  de l’église et du pouvoir royal. Très peu de ces documents sont illustrés, mais quelques affiches de recrutement sont ornées d’une gravure représentant des soldats portant un bel uniforme, afin de susciter des vocations militaires.

 

Petite histoire de l’affiche publicitaire

Tout comme la carte postale, c’est au XIXe siècle que l’affiche connait un essor spectaculaire. Plusieurs raisons sont à invoquer. Il y a tout d’abord  un facteur économique et politique : cette ère industrielle de plus en plus libérale génère une très importante production qui entraine une importante consommation. Les premiers grands magasins apparaissent, avec le besoin de se faire connaitre, les cafés concerts, les journaux et les chemins de fer vont utiliser l’affiche pour soutenir leur développement.

 Rappelons que c’est aussi à cette période que  la liberté d’expression acquiert une place plus importante au sein de la société, et les pouvoirs publics, en instituant l’obligation de l’enseignement scolaire, ont certainement  participé au développement de ce support.

Il y a une raison technique : les recherches conjointes de J. Rouchon (fabricant de papier) et G. Engelmann (imprimeur) permettent la mise au point d’un procédé d’impression en couleur : la Chromolithographie. On peut alors éditer des images en série : affiches, cartes, catalogues…

De plus, Paris est en pleine rénovation. Les travaux engendrent des espaces vierges disponibles pour l’affichage, et le plan d’urbanisation prévoit du mobilier urbain spécialement dédié à l’affichage publicitaire. En 1884, la ville de Paris met en vente le droit d’affichage sur les murs pignons qui lui appartiennent (cela représentait 14 700 m²) C’est aussi le moment où Paris est le haut lieu de la peinture. Du monde entier viennent des artistes qui cherchent à enrichir leur talent, et /ou à le faire reconnaitre. Les éditeurs et les imprimeurs puisent dans ce vivier. Il s’agit de travaux de commande, rapidement exécutés, et surtout payés aussitôt réalisés. Le dessin d’affiche est une aubaine pour des artistes parfois encore inconnus, qui peinent à vivre de la vente de leurs tableaux.

On trouve parmi les affichistes les noms d’un grand nombre de peintres célèbres : Toulouse-Lautrec, Théophile Steinlen, Édouard Manet, Alphonse Mucha, Félix Vallotton…

Les affiches illustrées peuvent être réparties en différentes catégories, qui ont chacune leurs particularités : affiches administratives, affiches  politiques, affiches culturelles (les plus nombreuses à cette époque), et les affiches  publicitaires proprement dites, celles qui célèbrent les qualités des produits d’usage courant.

Un peu de couleur, de poésie, voire d’humour sur nos murs

Je vous propose de vous plonger dans les affiches publicitaires qui ont orné les rues de Levallois.     

Les affiches publicitaires qui font partie du fonds de nos archives, attestent de la diversité des différentes industries et commerces installés dans notre commune.

L’industrie automobile a fourni un  grand nombre d’affiches, Clément-Bayard, Ader, Buchet, Ford… mais aussi des fabricants de  moteurs et de pièces détachées.

 

Les fabricants de cycles ne sont pas en reste, les cycles Megret, les cycles Clément, mais surtout les cycles Sirius nous ont laissé de belles affiches.

 

Une autre industrie qui a marqué notre ville est celle du parfum et des cosmétiques, rappelons différentes marques qui ont été présentes  à Levallois : Cosmydor, Eau de Botot, Savonnerie Continentale, Jean Patou, Oriza, Gellé Frères, Roger et Gallet… Nous n’avons, hélas, qu’un petit nombre d’affiches attestant de leurs activités levalloisiennes.

Des campagnes publicitaires d’autres marques ont aussi habillé nos murs : le cirage Marcerou, le cafexqui, mais encore plus célèbre : Olida et Amer Picon !

Un autre type d’affiche a agrémenté nos rues. Il s’agit d’affiches administratives, de propagandes et encore des affiches annonçant des évènements culturels ou festifs, mais je vous en parlerai peut-être une autre fois.

Certaines  affiches dont je viens de vous parler ont certainement été imprimées à Levallois. Si en 1904, on comptait 5 imprimeries parmi les artisans levalloisiens, on en dénombre 12 en 1914.

Un peintre-paysagiste levalloisien au service d’affiches

Il est difficile de conclure ce petit tour des affiches sans évoquer Constant Duval, un artiste levalloisien. Peintre et spécialiste des affiches publicitaires ferroviaires, il est né en 1877 dans l’Yonne, mais a passé la plus grande partie de sa vie à Levallois. Il y a été employé municipal de 1923 à 1948 en qualité de professeur de dessin.

Reconnu comme peintre-paysagiste de talent, il est sollicité par les différentes compagnies de chemin de fer pour réaliser leurs affiches publicitaires. Il réalisera plusieurs séries, notamment les châteaux de la Loire pour la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans, les forteresses de la Bretagne et les plages de Normandie pour les Chemins de Fer de l’État. Quelques affiches de cinéma sont aussi de sa création.

 

 

Les affiches font l’objet de collections, souvent par époques et par thème. Destinées à un affichage éphémère, arrachées, ou souvent recouvertes par d’autres au fil du temps, elles sont rares et certaines très recherchées.