Une archive, une histoire

Les bateaux passeurs

Au début du siècle, les guinguettes font recette sur l’Ile de la Jatte qui est un lieu de loisirs pour les Levalloisiens, mais aussi pour les Parisiens tout proches.

Pour s’y rendre, un seul moyen : utiliser les bateaux passeurs, car il n’existe pas encore de pont. Pour appeler ces bateaux passeurs, il suffisait de sonner la cloche ! Cela participait au dépaysement.

Sur cette image, il s’agit du ponton du bateau « La Félicité »

La caserne des pompiers

La caserne des pompiers n’a pas toujours été installée là ou vous la connaissez ( avenue Georges Pompidou) !

En effet, en 1911, la caserne des pompiers de Levallois est inaugurée place de la République, entre les rues Rivay et Président Wilson, face à la poste qui est inaugurée le même jour.

Entre 1939 et 1942, ce centre de secours est déplacé au 155 rue Danton.

caserne des pompiers 155 rue Danton

Bien plus tard, avec la restructuration de la ZAC Front-de-Seine, la municipalité décide de programmer la construction d’un nouveau centre de secours pour remplacer celui existant, particulièrement obsolète.
Situé à l’angle de la rue Danton et de l’avenue Georges-Pompidou, il est inauguré en 2003. Il permet aux sapeurs-pompiers de Levallois d’exercer leur mission dans d’excellentes conditions.

Une archive, une histoire…

Le blog vous propose un nouveau format: Pour ceux d’entre vous qui n’ont que très peu de temps, mais sont malgré tout curieux de découvrir l’histoire de Levallois, le blog vous propose de l’appréhender, succinctement, au travers d’archives.

Si ce nouveau concept vous convient, il reviendra tous les mois ! (en alternance avec un article) Alors n’hésitez pas à nous faire part de vos appréciations.

L’ Octroi

Il existait à Levallois 14 bureaux d’octroi répartis sur l’ensemble de la commune. Deux étaient communs avec les communes voisines (Neuilly et Clichy).

L’octroi est une contribution indirecte perçue par les municipalités à l’importation de marchandises sur leur territoire. Cette taxe frappait les marchandises les plus importantes et rentables telles que le vin, le sucre, l’huile…. Ainsi que le fourrage et le bétail.

Si l’octroi contrôlait les marchandises en transit, il contribuait aussi à limiter la contrebande. Ils ont disparu après la Seconde Guerre mondiale. 2 bureaux sont encore visibles : Rue Baudin et carrefour Bineau.

La maison LOUIT Frères & Cie

Il s’agit de l’entrepôt-vente de la Maison LOUIT Frères et C° implanté à Levallois en 1895, à l’angle des rues Paul-Vaillant-Couturier et Victor -Hugo.

D’abord consacrée essentiellement au chocolat, l’entreprise s’ouvre à d’autres produits, comme la moutarde, les pâtes, la vanille…

Le bâtiment existe encore aujourd’hui, et a été rehaussé de deux étages de façon intelligente, car ce changement passe presque inaperçu !

A vos maillots… Prêts ? Plongez !

Avec les beaux jours et la chaleur qui s’installent, certains d’entre vous fréquenteront plus assidûment un lieu où l’on fait du sport, mais qui est aussi un lieu de détente où il fait bon se rafraîchir… Le centre aquatique !

J’en profite pour vous proposer un voyage dans le temps à travers les lieux de baignade à Levallois au fil du temps.

Si les congés payés en France (et donc les voyages) ne datent que de 1936, il n’en reste pas moins que des moments de détente et de loisirs existaient bien avant. Les travailleurs n’ayant pas la possibilité de s’absenter, ils ont dû s’organiser, trouver des loisirs près de chez eux.  A Levallois au début du XX ème siècle, les bords de Seine ont été un lieu propice aux loisirs, comme la pêche, les régates, mais aussi les baignades depuis les rives de l’ile de la Jatte qui sont aménagées.

La pratique de la natation est alors encouragée par une association locale, l’Union, société de Natation et de Sauvetage, créée en 1903.

Géo Michel

Un autre club se crée en 1929, à l’initiative d’une association levalloisienne de commerçants : le club des nageurs de Levallois. Son président d’honneur est Géo Michel (le fameux boulanger à avoir battu le record de la traversé de la Manche à la nage !). Mais la Ville ne disposant pas encore de piscine, les entrainements se déroulent dans des bassins parisiens.

Petits ploufs le long de l’Île de la Jatte

En 1933 Louis Rouquier, Maire de la commune, demande à la préfecture de la Seine l’autorisation d’édifier sur le domaine public du département, une installation de baignade sur un des bras de la Seine, à l’extrémité aval de l’île de la Jatte. Cette autorisation est accordée en octobre 1933, avec des conditions d’utilisation et d’infrastructures très restrictives. Cette « baignade fluviale  » voit le jour au printemps 1935.  Ce qui n’est qu’une « baignade municipale » est rapidement délaissée après la Seconde Guerre mondiale, et fermera en 1952.

Des asticots dans la Seine

À partir des années 1925, une école de natation transportable et flottante, s’installe aux beaux jours au pont d’Asnières. La clientèle du « bain Masson » (du nom de son propriétaire) est presque exclusivement constituée des bambins de Levallois et d’Asnières. Les enfants y sont tellement nombreux et serrés que les Levalloisiens, qui aiment les formules imagées, l’ont surnommée la « boite d’asticots ». Les mères de ces « asticots » devaient venir chercher de force leurs enfants le soir, pour les faire sortir de ce bain de pleine eau dans la seine. Sous la pression maternelle, le propriétaire des lieux, devait se résoudre, la mort dans l’âme, à fermer à 19 heures et à expulser manu-militari les retardataires.

Quelques années après son ouverture, le « bain Masson » ferme ses portes, suite au décès par noyade de son propriétaire, et certainement aussi, suite à une recrudescence des cas de poliomyélite. Il faudra attendre 1956 pour profiter d’une nouvelle piscine sur le quai Charles Pasqua.

Plongeons sur les quais de Seine

Au début des années 1950, un projet de piscine voit enfin le jour ! Il s’agit d’une piscine d’été, en effet c’est une piscine découverte, à ciel ouvert.

L’emplacement retenu est l’extrémité du quai Michelet (actuel quai Charles Pasqua), juste avant le pont de chemin de fer qui relie Levallois à Asnières. La pose de la première pierre a lieu le 2 aout 1952 avec le Ministre de la Marine, en présence du Député de la Seine et du Maire.

A l’époque, c’est la plus vaste piscine de la région parisienne. C’est réellement une base de loisirs. Des publicités pour ce lieu lui donnent le nom de « Palm Beach Parisien ».  Elle est équipée d’un bassin d’eau filtrée de 60 mètres, de vastes plages, d’un plongeoir, de salles de culture physique, d’un mini-golf, d’un bar… Mais malgré tous ces équipements et ses horaires étendus (8h30-20h), la piscine est de moins en moins fréquentée. Étant en plein air, elle est fermée d’octobre à mai. En 1962 il est donc question de la couvrir, mais rapidement, elle ne répond plus aux normes techniques de sécurité et d’hygiène exigées par la DASS qui au début des années 1980 demande sa fermeture. Elle est donc vouée à être démolie.

Confort d’une piscine couverte

En 1969, la construction d’une piscine, couverte cette fois, est décidée. Elle est édifiée rue Pierre Brossolette, et son inauguration a lieu en novembre 1971. Elle est connue sous le nom de piscine Lucien Marrane, ancien Maire de Levallois.

Au cours des années 1980 et 1990, elle est modernisée, elle est même pourvue d’une salle équipée d’appareils de musculation. Son exiguïté l’empêchant de répondre à tous les besoins des levalloisiens, le projet d’un nouveau centre aquatique disposant de deux bassins et d’équipements annexes contraint la Municipalité à acquérir des terrains limitrophes.

En effet, deux bassins scolaires, appelés aussi « piscines écoles », consacrés à l’enseignement de la natation pour les scolaires, ont été supprimés. Ils se trouvaient 141-143 rue Anatole France (décidé en 1947 et inauguré en 1950), et 80 rue du Président Wilson (à l’emplacement de l’actuelle crèche « La Cigale » fermé et détruit au début des années 1990). De nombreuses générations de levalloisiens y ont appris à nager ! Ce qui accentue les besoins d’agrandissement de la piscine.

Un centre aquatique « tout confort »

La construction du nouveau centre aquatique est prévue en deux étapes. Dans un premier temps, le (nouveau) deuxième bassin est construit, ainsi que les équipements annexes : centre de remise en forme, solarium, SPA, solarium, bassins d’activités ludiques, parking…l’ancien bassin reste accessible lors des travaux, ce qui permet que la piscine reste ouverte.

La seconde étape des travaux est ensuite entamée, avec une sacrée surprise ! En effet, il avait été prévu une rénovation de l’ancien bassin… Mais lorsque les entreprises ont creusé, elles ont fait une découverte consternante. L’ancienne piscine avait été construite sans aucune fondation ! Elle avait été posée sur le sol, comme une piscine gonflable dans le jardin d’un particulier.

Au lieu d’une rénovation, il faut donc reconstruire un nouveau bassin, ce qui retarde la livraison de l’équipement d’un an. A l’été 2011, le nouveau centre aquatique de Levallois a ouvert ses portes dans sa version définitive, avec son deuxième bassin, de nombreux vestiaires, une cafétéria et une salle de musculation supplémentaires.

Les levalloisiens ne peuvent désormais que se sentir comme des poissons dans l’eau !

Si jamais certains d’entre vous souhaitent partager leurs expériences, des anecdotes sur leur fréquentation des bassins scolaires à propos desquels nous n’avons que peu d’informations, je les accueillerai avec plaisir.

Allez ! je partage mon expérience avec vous… J’ai « appris » à nager au sein du bassin scolaire de la rue du Président Wilson. Enfin… apprentissage particulier, car pour raisons médicales j’ai appris à nager au bord du bassin, allongée à plat ventre sur un banc, mais en maillot de bain et étant passée auparavant par la douche !

Nous avons la chance de pouvoir nous exprimer grâce au droit de vote…

Au mois d’avril en France, ont lieu les élections présidentielles, et au mois de juin, auront lieu les élections législatives. C’est l’occasion pour le blog de revenir sur le droit de vote en France, et les conditions qu’il faut réunir pour pouvoir l’exercer. Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir nous exprimer grâce à un droit qui n’a pas toujours existé.

Tout Français majeur a le droit de vote, sans distinction de sexe, de religion ou d’idéaux politiques. Ce droit s’applique dans la commune où il est inscrit.

Mais comment ce droit a-t-il été acquis ?

Le suffrage censitaire joue au ping-pong

La Constitution du 3 septembre 1791 est la première expérience d’un régime libéral en France. Elle apparait en période révolutionnaire et institue une monarchie constitutionnelle. Les prérogatives du roi deviennent les prérogatives de la Nation, que le roi exerce au nom de cette dernière, mais le droit de vote est restreint.

Le suffrage est dit censitaire : c’est un mode de suffrage où seuls les citoyens (exclusivement des hommes) dont le total des impôts directs dépasse un certain seuil, appelé cens, sont électeurs. Ils sont appelés « citoyens actifs ». Les autres, les « citoyens passifs », ne peuvent pas participer aux élections.

A cette date, le suffrage est aussi indirect, car les citoyens actifs élisent des électeurs du second degré, disposant de revenus plus élevés, qui à leur tour élisent les députés à l’Assemblée nationale législative.

Après une brève application du suffrage universel masculin pour élire la Convention en 1792, le suffrage censitaire et indirect est rétabli en 1795.

La Constitution du 22 frimaire an VIII (le 13 décembre 1799) institue le suffrage universel masculin, et donne le droit de vote à tous les hommes de plus de 21 ayant demeuré pendant au moins un an sur le territoire. Mais ce droit est très limité par le système dit des listes de confiance.

La chute de l’Empire avec la défaite de Napoléon à Waterloo, en 1815, permet le rétablissement d’une monarchie constitutionnelle. Le suffrage universel masculin est aboli, et c’est le retour du suffrage censitaire. Seuls les hommes de plus de 30 ans soumis au cens ont le droit de vote. (Il faut avoir minimum 40 ans pour être élu).

Une drôle de loi, pas très équitable

La loi électorale du 29 juin 1820 du double vote permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois ! Ces mesures cherchent évidement à avantager les grands propriétaires fonciers, autrement dit l’aristocratie conservatrice et légitimiste.

Avec la Monarchie de Juillet (1830), le droit de vote est élargi. Si le suffrage est toujours censitaire, le cens nécessaire pour être électeur est abaissé, ainsi que l’âge minimum pour voter qui passe à 25 ans, (celui pour être élu descend à 30 ans). Et grande nouvelle, la loi du double vote est supprimée.

L’arrivée de la II ème République (en 1848) institue le suffrage universel masculin par le décret du 5 mars 1848. Il ne sera plus remis en cause. Tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques sont électeurs. Avoir fêté ses 25 ans est désormais suffisant pour être élu. Et grande nouveauté, le vote devient secret !

Les règles sont fixées

Hormis la parenthèse du régime de Vichy, la forme républicaine du gouvernement et l’exercice du droit de suffrage perdurent. Il faut noter tout de même qu’une partie de la population ne vote toujours pas. Les femmes sont exclues du processus électoral, ainsi que les membres du clergé et les militaires (d’où le surnom de « la grande muette ») qui ne votent plus depuis la loi du 27 juillet 1872. Ils redeviendront électeurs par une ordonnance d’août 1945.

Les femmes obtiennent le droit de vote par l’ordonnance du 21 avril 1944 (merci Charles de Gaulle) et l’exercent pour la première fois lors des élections municipales d’avril-mai 1945.

En 1974, Valéry Giscard-d’Estaing abaisse l’âge d’obtention du droit de vote à 18 ans, et la dernière modification a lieu en 1992 avec le traité de Maastricht qui institue une citoyenneté européenne. Tous les citoyens étrangers ayant la nationalité d’un des pays membres de l’UE peuvent, lors des élections municipales et européennes, voter et se présenter dans l’État membre où ils résident. Cependant, la Constitution précise qu’ils ne peuvent devenir ni maires, ni adjoints.

Comme je vous le disais, tous les citoyens ayant atteint l’âge de la majorité peuvent voter. Mais à deux conditions : Jouir de ses droits civiques, et être inscrit sur les listes électorales.

Une fois inscrit, apparait sur la liste électorale votre nom (et nom d’épouse pour les femmes mariées), prénom, date et lieu de naissance. Une fois les élections passées, ces listes électorales sont gardées sous forme de registres, et conservées au sein des archives municipales (sur ces registres, n’apparaissent pas les signatures que nous apposons lorsque nous votons).

Les archives ont l’obligation légale de conserver ces registres, ils ne doivent pas être détruits.

Utilité des registres des listes électorales

Grâce aux listes électorales nous pouvons prouver, à partir du moment où elles s’y sont inscrites, la présence de certaines personnalités sur une commune donnée. A Levallois, par exemple, sur les listes électorales apparait le nom de Gustave Bonickhausen, dit Eiffel, et nous apprenons qu’il habitait rue Fouquet (actuelle rue… Gustave Eiffel), nous savons aussi que Germaine Soleil, dite Madame Soleil habitait rue Ernest Cognacq, alors que Léon Zitrone habitait rue Raspail.

Intérêt généalogique

Si nous pouvons retrouver l’adresse d’une personnalité sur les listes électorales, nous pouvons aussi retrouver monsieur et madame tout-le-monde. Enfin… Presque ! Car pour trouver une femme, il faut que cela soit après 1944, date à laquelle elles ont eu le droit de voter, donc d’être inscrites sur les listes électorales.

Les renseignements portés sur ces listes sont précieux lors de recherches généalogiques.

Les archives municipales de Levallois gardent soigneusement les registres des listes électorales depuis la création de la ville (1867).

Petit bonus

Je profite de cet article pour vous faire découvrir des affiches incroyables… En effet, le service des archives municipales détient des affiches de propagandes (début 20 ème siècle) qui ne pourraient voir le jour actuellement. Les campagnes électorales étaient féroces ! Je vous laisse juger par vous-même :

Auriez-vous l’heure ?

En vous couchant samedi 26 mars, n’oubliez pas d’avancer votre montre et votre réveil d’une heure ! En effet, dans la nuit du 26 au 27 mars, à 2 heures du matin, il sera 3 heures ! dans les faits, le passage à l’heure d’été fait perdre une heure de sommeil et décale de deux heures l’heure légale par rapport au soleil. Chaque année, le changement a lieu le dernier dimanche de mars. Mais d’où vient cette idée ?

Je me propose de vous l’expliquer, et j’en profiterai pour vous raconter l’histoire de l’entreprise Brillié, née à Levallois, qui a donné l’heure à de nombreux Levalloisiens, et a marqué l’histoire de l’horlogerie.

Petite histoire du changement d’heure

En 1784, dans le quotidien français le journal de Paris, Benjamin Franklin évoque pour la première fois la possibilité de décaler les horaires afin d’économiser de l’énergie. Cette idée n’est pourtant pas très populaire à une époque où la société est encore très largement agricole, et où l’heure « utile » est celle du soleil, qui varie de 50 minutes de l’Est à l’Ouest de la France.

L’heure est unifiée

Un siècle plus tard, avec le développement des transports ferroviaires, il devient nécessaire d’unifier l’heure sur l’ensemble du territoire français. La décision est prise en 1891 ! L’heure de Paris devient l’heure nationale. Le même processus se produit dans différents pays du monde. Les différences d’heures entre les pays correspondent aux différences de longitude de leur méridien de référence. Ce n’est qu’en 1911 que la France accepte d’adopter le méridien de Greenwich et de reculer ses horloges de 9 minutes et 21 secondes, passant ainsi à l’heure anglaise.

Les tribulations des heures d’été et d’hiver

En ce qui concerne le changement d’heure (été/hiver), l’idée reste un temps sans suite, et n’est reprise qu’à partir de 1907 par le Britannique William Willet qui démarre une campagne contre « le gaspillage de la lumière ».

L’Allemagne est la première à instaurer ce changement d’heure le 30 avril 1916. Elle est rapidement suivie par le Royaume-Uni le 21 mai 1916.

En pleine Première Guerre mondiale, la France aussi souhaite économiser ses ressources énergétiques (charbon et pétrole) et l’heure d’été est proposée par le député André Honnorat en 1916, et est instituée par une loi votée le 19 mars 1917 (par 291 voix contre 177).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes nazies envahissent le pays en juin 1940, et instaurent « l’heure allemande » qui est basée sur Berlin. A la libération, l’heure d’été est abandonnée par le Gouvernement provisoire le 14 aout 1945, mais il décide de conserver l’heure allemande d’hiver. Les Français vivent donc à la même heure que l’Allemagne en hiver mais non en été, le décalage d’une heure est donc maintenu. Il était prévu de revenir au système initial, mais cette idée a été abandonnée.

Ce n’est qu’en 1976, et toujours dans un souci de faire des économies (réduire les besoins d’éclairage en soirée), dans une période de crise, suite au « choc pétrolier » de 1973, que le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing rétablit l’heure d’été. La France retrouve une alternance d’heure bisannuelle. La mesure doit d’abord être provisoire et ne durer que le temps du « choc pétrolier » …  Elle est très décriée par les Français, cette alternance ayant un impact sur le sommeil, l’alimentation et l’humeur comme le décrivent plusieurs études.

Le passage à l’heure d’été a lieu le dernier dimanche de mars à 2 h du matin. Jusqu’en 1995, le passage de retour à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche de septembre à 3 h. Mais depuis 1996, il s’effectue le dernier dimanche d’octobre (à la même heure), ce qui prolonge la période d’heure d’été durant une partie de l’automne.

Cette modification horaire relève de la responsabilité de l’Observatoire de Paris qui a en charge d’établir, de maintenir et de diffuser le temps légal français.

Brillié, une entreprise d’horlogerie levalloisienne

Le premier nom porté par la société (SNC Charles Vigreux et Lucien Brillié ) est celui des deux ingénieurs constructeurs à l’origine de sa fondation à Levallois en 1898. Son activité concerne alors « les appareils mécaniques et électriques ».

Cette entreprise est en effet à l’origine de l’application de l’électricité à l’horlogerie monumentale, en permettant la suppression du remontage manuel des poids par des cordages.

Les ateliers de la société Brillié à Levallois
Pendule de gare double face

Elle est célèbre pour avoir construit la première horloge parlante optique à l’Observatoire de Paris en 1933, inventée par Ernest Esclangon, directeur de l’Observatoire. Elle a également fabriqué la première horloge parlante magnétique, dont plusieurs centaines d’exemplaires ont ensuite équipé les bases militaires françaises et de nombreux centraux téléphoniques du monde. L’entreprise peut s’enorgueillir d’avoir équipé en horloges beaucoup de gares (elle a été le fournisseur officiel de la SNCF très longtemps), de ports, d’écoles, d’églises et autres lieux publics en France et à l’étranger.

Au fil du temps, la société Brillié acquiert une renommée internationale. Elle se distingue sous le nom de SNC Brillié Frères dès 1900 à l’Exposition universelle de Paris lors de laquelle elle reçoit une médaille d’or. D’autres médailles et distinctions suivront à l’occasion de diverses expositions et salons.

Dans les années 1950, la Ville de Levallois passe un marché avec les établissements Brillié pour l’installation d’horloges électriques, notamment dans certaines écoles de la commune. Au détour des rues, la marque apparait au centre des cadrans des horloges anciennes.

La période 1958-72 est celle de l’expansion maximale de la société, elle compte 280 salariés. L’entreprise règne sur 80% du marché français de l’horlogerie industrielle aux alentours des années 60.

Les premières difficultés apparaissent à partir de 1973, elles sont en partie liées à l’apparition de l’électronique dans l’horlogerie. Brillié, marginalisée par son image traditionnelle de spécialiste de l’électromécanique horlogère, semble s’être endormie sur ses lauriers, et n’a pas su prendre le virage de l’électronique et de la diversification.

A partir de 1981, la Société Anonyme des Ateliers Brillié Frères éclate en deux sociétés distinctes : la SA Brillié Systèmes à Levallois et la SCOP Brillié à Montbrison.

Alors que l’usine de Levallois, rue de Villiers, disparait à la fin des années 1980 à l’occasion de la rénovation de la ZAC du Front de Paris, l’activité horlogère du site de Montbrison cesse en octobre 1996.