A l’occasion de la 5eme édition de la manifestation « le printemps de la sculpture », qui se tiendra du 24 au 26 mars, je tenais à vous retracer l’histoire d’une sélection de sculptures qui trônent à Levallois.
La Ville conserve sur son territoire de nombreuses sculptures de style et d’époque variés. Certaines sont liées à l’histoire de notre ville.
Une aile pour Maryse

Au cœur du parc de la Planchette, les visiteurs peuvent admirer un monument évoquant une aile d’oiseau, pointée vers le ciel. Ce monument repose sur un socle qui contient un médaillon sur lequel est tracé le profil de Maryse Hilsz avec l’inscription « Maryse Hilsz. 1901-1946, aviatrice. Messagère dans le monde de la gloire des ailes françaises ».
Cette œuvre du sculpteur Henri Lagriffoul, Premier grand prix de Rome en 1932, est inaugurée le dimanche 1er mars 1959 par le Maire Charles Deutschmann, en présence de personnalités comme le président de L’aéro-club de France. Dès l’origine, il est prévu de placer ce monument au centre du parc de la planchette. Cette sculpture est destinée à perpétrer le souvenir de Maryse Hilsz née et inhumée à Levallois.

« A la bonne Louise » pour « une indomptable »

La statue située à gauche de l’entrée du club de la Planchette est un petit groupe sculpté, grandeur nature, en bronze peint.
Elle représente Louise Michel, accompagnée d’une fillette et d’un chat. Son auteur, le sculpteur Emile Derré, artiste et militant anarchiste a nommé cette œuvre « A la bonne Louise ».
Cette œuvre est présentée au public lors du Salon de 1906 à Paris.
Grâce à une souscription publique, le comité du monument de Louise Michel en achète un exemplaire en 1911, et décide de l’offrir à la ville de Levallois afin de perpétrer la mémoire de cette personnalité dans la commune où elle est inhumée.
A plusieurs reprises, le choix de l’emplacement est modifié. La Première Guerre mondiale laisse l’affaire en suspens. Le 27 janvier 1920, le Conseil municipal de Levallois décide que la statue sera édifiée dans le square de l’Hôtel de Ville. Ce choix, ainsi que sa date d’inauguration, sera confirmé par une nouvelle décision du Conseil municipal le 09 avril 1920. L’inauguration de la statue a lieu le 27 juin 1920.
En 1985, la statue de Louise Michel est déplacée pour prendre place au sein du parc de la Planchette, face à la sculpture d’Alfred Boucher, intitulée « la tendresse », réalisée en 1899.

Avant de vous parler des prochaines œuvres, je voulais vous faire part d’une question que je me suis posée au fil de l’écriture de cet article…
Quelle est la différence entre une statue et une sculpture ?
En général, une statue est une représentation sculptée, en trois dimensions, d’un être humain, ou d’un animal. C’est un ouvrage sculpté dans un matériau durable comme le bois, la pierre… ou coulé dans une substance solide (comme le bronze ou la résine)
Une statue est fréquemment représentée grandeur nature, voire beaucoup plus grande. Mais il n’est pas rare dans le langage commun de pouvoir les appeler sculptures. Nommer des œuvres de petite taille « statue » n’est pas une faute grave. Pour être plus précis il faudrait nommer les statues de petite taille « statuettes ».
Une sculpture est un objet créatif en trois dimensions. Elle ne doit pas obligatoirement représenter un être vivant, elle peut être complètement organique et abstraite, prendre presque toutes les formes. Différents matériaux (résine, bois, bronze, pierre) peuvent être utilisés en sculpture, mais comme elle ne possède pas de limite concernant les matériaux utilisés pour la réaliser, elles peuvent être créées avec des bouteilles en plastique vides, les vêtements que vous portez ou même des serviettes en papier. Les sculptures sont fabriquées de façon artisanale.
Il n’y a aucune limite de taille en règle générale pour une sculpture. Elles peuvent être géantes ou minuscules.
Statues ou sculptures, quelles différences finalement ?
Pour conclure, une Statue sera toujours une sculpture. C’est le fait qu’elle représente une figure humaine ou animale qui fait d’elle ou non une statue.
Cette précision étant faite, retournons à nos œuvres !
La République, et la « dame de fer »
Les sculptures ne sont pas uniquement exposées en extérieur. En effet, l’Hôtel de Ville dispose dans ses murs de plusieurs représentations du symbole de la République française : Marianne, dont celle placée au centre de l’escalier d’honneur.

Ce buste de Marianne est l’œuvre d’Auguste Maillard et est réalisé en 1905, en marbre blanc. Les dimensions de cette sculpture sont impressionnantes, car il ne s’agit que d’un buste, mais qui mesure 1,45 m de haut (sans compter le socle !).
Marianne a 9 petites sœurs au sein de la Mairie de Levallois, dont une qui a eu pour modèle une personnalité du cinéma français : Brigitte Bardot. Elle préside les heureux évènements, puisqu’ elle trône dans la salle des mariages.

Mais il existe, entre les murs de l’Hôtel de Ville, une sculpture qui en cette année 2023, centenaire de la mort de Gustave Eiffel, a une connotation particulière. Il s’agit de la maquette de la Tour Eiffel, en marbre blanc veiné, décorée d’émaux sur plaques de cuivre au premier et deuxième étage. Elle est à l’échelle 1/200e, et est réalisée par le sculpteur Ferdinand Barbedienne.

Cette sculpture est offerte à Gustave Eiffel par un groupe d’amis lors de l’exposition de 1889. Comme un clin d’œil à son constructeur, au sommet de la tour sont sculptées les initiales G E pour Gustave Eiffel. Ancien levalloisien et conseiller municipal, Gustave Eiffel décide de faire don de cette œuvre en 1913 à la Ville de Levallois.
Cette œuvre est inscrite, en 2006, sur l’inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers inscrits Monuments Historiques.
Une bien jolie danseuse
Après l’acquisition des terrains du domaine de la Planchette et le souhait de le transformer en jardin public, la question de sa décoration s’est posée. La Ville de Levallois dispose en prêt d’une œuvre du sculpteur Amélie Colombier nommée « Bacchante ». Cette statue en marbre blanc représente une figure féminine drapée en pied dansant avec une guirlande et piétinant une tête de lion. Dans la mythologie, les bacchantes sont les prêtresses ou femmes qui célébraient les mystères de Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès.
La sculpture en plâtre est exposée au salon de 1905. Une version en marbre est à nouveau exposée en 1914. Elle est inaugurée dans le parc le 14 novembre 1926.
