Le blog vous propose un nouveau format: Pour ceux d’entre vous qui n’ont que très peu de temps, mais sont malgré tout curieux de découvrir l’histoire de Levallois, le blog vous propose de l’appréhender, succinctement, au travers d’archives.
Si ce nouveau concept vous convient, il reviendra tous les mois ! (en alternance avec un article) Alors n’hésitez pas à nous faire part de vos appréciations.
L’ Octroi
Il existait à Levallois 14 bureaux d’octroi répartis sur l’ensemble de la commune. Deux étaient communs avec les communes voisines (Neuilly et Clichy).
L’octroi est une contribution indirecte perçue par les municipalités à l’importation de marchandises sur leur territoire. Cette taxe frappait les marchandises les plus importantes et rentables telles que le vin, le sucre, l’huile…. Ainsi que le fourrage et le bétail.
Si l’octroi contrôlait les marchandises en transit, il contribuait aussi à limiter la contrebande. Ils ont disparu après la Seconde Guerre mondiale. 2 bureaux sont encore visibles : Rue Baudin et carrefour Bineau.
La maison LOUIT Frères & Cie
Il s’agit de l’entrepôt-vente de la Maison LOUIT Frères et C° implanté à Levallois en 1895, à l’angle des rues Paul-Vaillant-Couturier et Victor -Hugo.
D’abord consacrée essentiellement au chocolat, l’entreprise s’ouvre à d’autres produits, comme la moutarde, les pâtes, la vanille…
Le bâtiment existe encore aujourd’hui, et a été rehaussé de deux étages de façon intelligente, car ce changement passe presque inaperçu !
L’année 2023 s’ouvre sur la commémoration des 150 ans du décès de Napoléon III, dernier empereur des Français, survenu le 09 janvier 1873 à Chislehurst au Royaume-Uni.
Le blog retrace les circonstances de la prise de pouvoir de Louis-Napoléon, les conséquences de sa politique pour la création de la commune de Levallois et son portrait sous la plume du levalloisien Alfred Le Petit.
Napoléon III, entre mythe et réalité
Louis Napoléon Bonaparte, est le fils de Louis Bonaparte (frère de Napoléon 1er) et d’Hortense de Beauharnais (fille de Joséphine de Beauharnais, épouse en secondes noces de Napoléon 1er). Il est donc le neveu de Napoléon 1er, qui est aussi le beau-père de la mère de Napoléon III ! Ce qui fait donc de Napoléon 1er son oncle, mais aussi l’époux de sa grand-mère !???? vous êtes perdus ? Moi aussi, un peu…
Il naît le 20 avril 1808 à Paris et décède au Royaume-Uni, où il est en exil depuis 2 ans, le 09 janvier 1873 des suites de plusieurs opérations de la vessie.
Il reçoit une éducation marquée par la mémoire de l’Empire et le possible retour des Bonaparte au pouvoir. Par deux fois, il tente un coup d’état sans succès. Mais la révolution de 1848 offre à Louis-Napoléon une opportunité avec la Deuxième République ayant à sa tête un Président de la République, élu au suffrage universel masculin.
En décembre 1848, il est élu avec 74 % des voix pour un quadriennat. Pour se maintenir au pouvoir, Louis-Napoléon fait un coup d’état le 02 décembre 1851. Il organise un plébiscite pour que les Français approuvent son action. Le résultat est un vote favorable de 76 %. Le Prince -Président réitère un plébiscite en novembre 1852 mais cette fois pour restaurer l’Empire. Le 02 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français sous le titre de Napoléon III. Les républicains ne lui pardonneront jamais cette forme de prise du pouvoir.
Au lendemain de la défaite de Napoléon III à Sedan face à l’armée de Bismarck, la IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 sur les cendres du Second Empire. Cette république s’est bâtie en partie sur le rejet de la personne de l’Empereur et de son régime politique. Pour autant l’historiographie évolue laissant plus de place aux débats sur le Second Empire (1852 à 1870).
Napoléon III et la naissance de la commune de Levallois
Si le règne de Napoléon III correspond à une période charnière pour la France avec la révolution industrielle, il est aussi une période de bouleversements et de développement urbain. Ainsi, l’empereur confie au baron Haussmann, préfet de la Seine, la transformation de Paris.
Réputée pour sa surpopulation, son insalubrité et ses épidémies, il souhaite faire de cette ville un modèle d’urbanisme et d’hygiène, avec un réseau d’égouts et un habitat rénové. Napoléon III la rêve saine et organisée, avec de larges boulevards et avenues de façon à ce que le commerce et l’industrie puissent se développer sans contrainte. et qu’il soit plus aisé aux forces de l’ordre de circonscrire les émeutes courantes à Paris en cette période.
Il veut que les plus démunis puissent vivre dans des conditions décentes. Il est à l’origine de la construction des 86 premiers logements sociaux de Paris (à la cité Rochechouart) en 1851, et a les mêmes exigences avec d’autres grandes villes de France ( Lyon, Marseille, Biarritz, Dieppe…)
L’expansion de la ville de Paris jusqu’aux fortifications de Thiers, fait que le village Levallois devient limitrophe de la capitale. L’une des conséquences est que les 7 306 habitants de ce village font circuler des pétitions pour que le pouvoir émancipe ce village des communes de Clichy-la-Garenne et de Neuilly-sur-Seine, pour l’ériger en commune de plein droit.
Ce village est déjà un territoire où s’installent les industries de l’époque comme la parfumerie Oriza-Legrand en 1860 et par la suite les ateliers de Gustave Eiffel.
La toponymie des rues et places du village fait référence au Second Empire. En effet, il est difficile de cacher le coté bonapartiste de la plupart des habitants. Sur le plan de 1853, il existe la rue Eugénie pour l’Impératrice, la place de l’Empereur et la place de la Reine Hortense, mère de Napoléon III. De nos jours, il reste le nom de la rue Belgrand, pour l’ingénieur du réseau d’assainissement de Paris Eugène Belgrand.
Dès février 1862, le baron Haussmann, demande une enquête sur la possibilité de la création d’une nouvelle commune. Les deux maires des communes voisines s’opposent à ce projet. C’est alors que Nicolas Levallois intervient en adressant directement à l’Empereur un mémoire sur « son » village expliquant les raisons de cette demande des levalloisiens.
La situation reste figée pendant quatre ans. En 1866, un projet de loi est déposé devant le Parlement. Dans ce texte, la nouvelle commune est dénommée Courcelles. Les réseaux de Nicolas Levallois s’activent pour que ce projet aboutisse enfin.
La loi est promulguée le 26 juin 1866 par Napoléon III et publiée au Moniteur le 7 novembre. Cette fois, les choses vont vite. Le 28 décembre 1866, le sous-préfet installe Paul-Auguste Caillard en qualité de Maire, ainsi que deux adjoints. Tous prêtent serment de fidélité à l’Empereur.
Le premier Conseil municipal a lieu le 05 janvier 1867 dans la maison de M. Rivay qui fait office de mairie, sous un portrait de Napoléon III identique à celui situé actuellement à l’hôtel de ville, provenant de la succession du levalloisien Fernand Beaucour, grand historien des deux empires.
L’ancienne Mairie de Levallois
La cible d’Alfred Le Petit
La légende « noire » de Napoléon III prend naissance dans les caricatures de la part de la presse qui le tourne en dérision, le présente comme un despote vénal et immoral. L’Empereur sera la cible privilégiée d’Alfred Le Petit.
Ce futur levalloisien fonde sous le Second Empire, la Charge, journal républicain et anti-impérial. Mais Il est obligé de suspendre la publication suite à une lourde condamnation de la Cour d’assises de Paris pour injures à l’Empereur.
En effet, Alfred Le Petit a eu l’audace de le caricaturer en porc contemplant Paris d’un balcon de son palais des tuileries.
De même, après la guerre de 1870-1871, Alfred Le Petit signe des dessins montrant une image dégradante de l’Empereur, comme sur la caricature où il est représenté en perroquet, surnommé Jacquot III auprès de l’Empereur d’Allemagne.
Levallois Mémoires 