Beaucoup d’amour au secours des plus démunis

Depuis 2012, l’assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 5 septembre « journée mondiale de la charité ». Pour rappel, cette date est la date anniversaire de la disparition de Mère Teresa de Calcutta (5 septembre 1997).

« La Journée internationale de la charité a été instaurée dans le but de sensibiliser et mobiliser les individus, les ONG et l’ensemble des acteurs impliqués dans le monde pour aider les autres à travers des activités bénévoles et philanthropiques. La charité permet un lien social réel et contribue aussi à la création de sociétés plus inclusives ».

Quelle est la différence entre charité et solidarité ?

Bien que totalement dissemblables dans les idées, solidarité et charité se battent sur les mêmes terrains.

Qu’est-ce que la charité ? Dans son sens le plus général, la charité est l’amour désintéressé pour autrui. Ce sens est hérité de la théologie.

La charité est l’acte de faire un don aux personnes les plus pauvres afin de les aider dans les difficultés de leur existence. Son but est d’aider les plus démunis. Au contraire de la solidarité, la charité existe sur le plan de la morale.

Lorsqu’il n’existait aucun modèle dans lequel l’État était responsable de la protection de ses citoyens, on portait assistance aux personnes démunies au travers de la charité.

C’est l’occasion pour le blog de faire un tour d’horizon dans le passé, afin de vous faire découvrir que dans ce domaine, Levallois n’est pas en reste.

Un peu de charité entre nos murs

Dès l’origine du Village de Levallois, les habitants se sont entre-aidés afin de secourir les plus démunis d’entre eux.

Avec l’essor de la ville et de sa population, les besoins sont devenus de plus en plus importants. Ainsi des personnalités de tout horizon, attachées à la commune, se sont illustrées dans la réalisation d’institutions hospitalières comme l’hôpital anglais de Sir Richard Wallace et l’hôpital de Notre Dame du Perpétuel Secours.

Les retraités levalloisiens ont pu trouver réconfort au sein de l’hospice Greffulhe, ou encore de l’hospice fondé par Antonin Raynaud.

Les conditions de vie du monde ouvrier ne laissent pas insensibles des personnes comme Marie-Jeanne Bassot et Mathilde Girault qui créent la Résidence sociale, ou encore Ernest Cognacq qui fait construire un ensemble d’immeuble pour y loger une partie de ses employés.

Une comtesse au secours des indigentes

C’est une comtesse qui est à l’origine de la fondation Greffulhe ! Félicie de la Rochefoucauld, Comtesse Greffulhe (1824- 1911), crée en 1870 la fondation qui porte son nom. Il s’agit de donner la possibilité à 90 femmes cultivées, non atteintes de maladies incurables ou contagieuses, « présentant un certificat de bonne vie et mœurs », mais sans moyens, de terminer leur vie dans un environnement répondant à leurs besoins.

Anciens professeurs, institutrices, secrétaires, gouvernantes, domestiques dont on n’a plus besoin, etc… sont logées, nourries aux frais de la fondation, et ne payent qu’une pension modique. Elles peuvent mener une vie relativement indépendante.

C’est l’objectif recherché par la comtesse qui souhaite procurer à une catégorie de femmes dont la société ne se soucit pas une fin de vie la plus heureuse possible. Rappelons qu’à cette époque, les assurances sociales n’existent pas, et le seul espoir de ces personnes aux faibles ressources réside dans une fin de vie dans un hospice où la promiscuité est de mise.

La Fondation est bâtie au 82 rue de Villiers. Le bâtiment est composé de deux étages, de greniers et d’une chapelle. S’y trouvent quatre dortoirs de vingt lits chacun et quelques chambres séparées. Gérée et entretenue avec l’aide des sœurs de Saint Vincent de Paul, dotée par le comte, la fondation est pourvue d’un grand parc, d’un poulailler, d’un clapier et d’un potager.  Elle connait dès son ouverture en 1873 un franc succès.

En 1935, la Fondation Greffulhe s’intègre à la Société Philanthropique, mais n’est pas négligée pour autant. En 1970, les bâtiments ont vieilli et le grand parc fait de l’œil aux investisseurs et industriels. Un nouvel établissement est construit, rue Chaptal, et la fondation originel est détruite.

Un destin tragique mène à l’hôpital Notre Dame du Perpétuel secours

Restons du coté de l’aristocratie et des femmes… et faisons connaissance avec l’œuvre de Madame Isabelle de Vatimesnil (1845- 1897).

Madame de Vatimesnil, qui connaitra un destin tragique, devient veuve à l’âge de trente ans. Folle de douleurs après la perte de son mari dans un accident de chasse, très croyante, elle ne réussit à s’apaiser qu’en consacrant sa vie à des œuvres en mémoire de son mari.

Madame de Vatimesnil souhaite fonder un hôpital avec les Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne (qui deviennent religieuses hospitalières). Elle réunit de généreux donateurs, et avec l’appui du Baron de Mackau elle cherche un terrain. Leur choix se porte sur Levallois, et débute en 1885, la construction de l’Hôpital Notre Dame du Perpétuel Secours, rue de Villiers.

Cet hôpital est bâti en forme de croix. Il est formé au centre, d’une chapelle et de deux salles de malades situées dans les deux « bras » de la croix. Il s’enrichit rapidement de nouvelles salles. Le 14 mai 1892, l’hôpital est reconnu d’Utilité Publique par décret.

La bienfaitrice Madame de Vatimesnil crée l’association des Dames Visitantes, composée de dames du monde qui viennent tenir compagnie aux malades sans famille.

Le 4 mai 1897, toujours aussi dévouée à son œuvre, elle tient un stand au Bazar de la Charité afin de récolter des fonds pour « son » hôpital. C’est alors qu’un monstrueux incendie se déclare… On retrouve le cadavre de Mme de Vatimesnil dans les décombres. Cette femme généreuse est restée jusqu’au bout pour aider d’autres femmes à s’échapper de ce qui reste l’un des incendies les plus meurtriers que Paris a connu.

L’hôpital survit à sa bienfaitrice, et en 1908 le nombre de religieuses a doublé.

La chapelle d’origine disparait en 1912, et après de multiples évolutions, en 1990, l’hôpital inaugure de nouveaux locaux qui correspondent mieux aux exigences de la médecine moderne et aux attentes de la population.

Du parfum à une bonne action

En 1860, Antonin Raynaud cherche à fuir les droits d’octrois élevés de Paris et s’installe dans le village Levallois où il rachète un grand terrain afin d’y créer la parfumerie Oriza. Très sensible aux problèmes de salubrité qui marquent cette époque, A. Raynaud fonde sur le reste de terrain un hospice géré par les Petites Sœurs des Pauvres.

Il ouvre ses portes en 1888, et son créateur, Antonin Raynaud est Maire de Levallois à ce moment-là (il le sera pendant deux ans). A la tête d’une véritable fortune, il investit une somme colossale dans cette institution.

Cette fondation faisait partie d’une « chaine » de maison pour vieillards, tenue par les Petites Sœurs des Pauvres, (congrégation fondée en 1841 à Saint-Servant).

La maison de retraite cesse ses activités en 1970, et l’ensemble des bâtiments abrite l’office départemental HLM.

Les Petites Sœurs des Pauvres

Les Petites Sœurs des Pauvres (en réalité Petites Sœurs de l’Assomption) œuvraient à LP, et disposaient, depuis 1875, d’un modeste couvent et d’une chapelle rue du Bois (actuellement rue Jean Jaurès), sur l’emplacement de l’actuelle Médiathèque Eiffel. Elles soignaient, rendaient visite aux malades et aux indigents… et travaillaient à l’Hospice Raynaud. La population levalloisienne a bataillé avec acharnement pour éviter leur expulsion en 1911, et la congrégation a disparu dans les années 1970.

Peut-être vous raconterai-je l’histoire d’autres actes charitables dans un prochain article…?

Les Journées européennes du patrimoine, découvrir un petit bout de Levallois autrement…

La 39 ème édition des Journées européennes du patrimoine a lieu cette année les 17 et 18 septembre. Ce rendez-vous culturel est l’un des plus apprécié des Français, et mettra à l’honneur, cette année, le « Patrimoine durable ». Cette notion a plusieurs sens. En effet, si le patrimoine est par essence durable car parvenu jusqu’à nous (grâce à son entretien, aux restaurations, à sa préservation, à l’obligation de sa conservation…), « l’enjeu contemporain de durabilité s’est accéléré avec le changement climatique. Désormais, la conciliation de la préservation du patrimoine et de la construction d’un environnement durable constitue un objectif majeur ».

Que se cache-t-il derrière le mot patrimoine ?

Le patrimoine culturel se définit comme l’ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine, et qui appartiennent soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une entité publique (commune, département, région, pays, etc.).

Le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures, ainsi qu’à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain. On dépasse donc largement la simple propriété personnelle (droit d’user et « d’abuser » selon le droit romain). Il relève du bien public et du bien commun.

Cet ensemble de biens culturels est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public, soit de façon exceptionnelle (comme les Journées européennes du Patrimoine qui ont lieu cette année les 17 et 18 septembre), soit de façon régulière (château, musée, église, etc.), gratuitement ou au contraire moyennant un droit d’entrée et de visite payant.

Les richesses à découvrir à Levallois à cette occasion

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, plusieurs évènements  vous sont proposés dans différents lieux, avec des parcours adaptés à tous les publics.

Le parc de la Planchette et ses statues n’auront plus de secret pour vous

Nous vous proposons de déambuler dans le parc de la Planchette pour découvrir son histoire.

Saviez-vous que le Domaine de la Planchette a appartenu à un abbé, un révolutionnaire, un comte… et est passé entre les mains de François 1er ? Que l’on y a vu Robespierre en compagnie d’un personnage glaçant ?

Au fil de la promenade, vous appréhenderez l’origine des diverses statues qui peuplent ce lieu, ainsi qu’une drôle d’anecdote.

Nous vous invitons à des visites guidées le samedi et le dimanche aux horaires suivants :

Samedi : 11h00 ; 14h30 ; 16h30.

Dimanche : 11h00 ; 14h30 ; 16h30.

Le lieu de rendez-vous est fixé devant le Club de la Planchette.

(Inscription au préalable auprès de Levallois Découvertes : 01 47 15 75 15 – decouvertes@ville-levallois.fr)

Des visites du cimetière sous un angle original

Deux types de visites guidées vous sont proposées :

  • Un « parcours infrastructure » qui vous fera découvrir le columbarium, des chapelles (dont certaines sont habillées de jolis vitraux), des enfeus, l’ossuaire, le jardin du souvenir et son puits de dispersion  ainsi que des sépultures cinéraires. Un accent particulier sera mis sur le patrimoine durable, au travers des chapelles restaurées.

        Ce parcours dure 01h00.

             Samedi et dimanche : rendez-vous à 10h à l’entrée du cimetière

  • Un « circuit personnalités » qui vous fera déambuler de Louise Michel à Léon Zitrone, en passant par Madame Soleil, Gustave Eiffel et Nicolas Levallois entre autres.

Ce circuit dure 01h00.

Samedi et dimanche : rendez-vous à 11h30 à l’entrée du cimetière.

(Inscription au préalable auprès de Levallois Découvertes : 01 47 15 75 15 – decouvertes@ville-levallois.fr)

La crypte du monument aux morts 14-18 sera exceptionnellement ouverte, et en accès libre tout au long de ce week-end.

Une visite inédite, les archives municipales

Vous aurez la possibilité de visiter un lieu habituellement interdit au public. Nous vous proposons de visiter les archives municipales qui conservent aussi bien des documents administratifs, que des documents iconographiques ou des documents historiques.

Ces visites ne pourront accueillir qu’un nombre restreint de curieux, et sur réservation auprès de Levallois découvertes.

Elles sont prévues le samedi à 10h00, et le dimanche à 14h30.

Tous ces rendez-vous sont entièrement gratuits !

Pour rappel, notre patrimoine est aussi accessible de diverses manières:

Les pages « Il était une fois… » dans Info Levallois sont toujours consacrées à l’histoire de notre ville, de ses personnages ou d’évènements passée.

Le blog des archivistes ( https://levalloismemoires) vous donne rendez-vous deux fois par mois pour continuer sur cette lancée. Et pour ceux qui n’ont pas le temps, pas le goût de la lecture, des difficultés à lire, ou tout simplement, pour ceux qui ont envie d’écouter une histoire, une nouveauté est arrivée ! Vous pouvez nous écouter à travers de nouveaux podcasts intitulés : « Il était une fois Levallois » ! (Deezer, Spotify, Pocket cast, Apple podcast…. Et sur l’application « Levallois Mémoires » qui a vu le jour il y a tout juste un an !)

L’application « Levallois Mémoires » qui est une application de géolocalisation vous propose différentes rubriques : « parcours urbains », le cimetière municipal, les podcasts des archivistes et des visites virtuelles.