De l’empire mongol à Levallois… Il y a 100 ans naissait un produit que nous connaissons tous !

Il était une fois… l’histoire du yaourt ! Une légende raconte qu’à l’époque de Gengis KHAN, fondateur de l’empire mongol, un de ses cavaliers s’arrêta aux portes du désert, dans un village nouvellement conquis, et demanda de l’eau. Les habitants remplirent sa gourde avec du lait, persuadés qu’il allait s’avarier dans le désert. Mais sous les secousses du galop du cheval et la chaleur, le lait se transforma en une substance blanche que le cavalier apprécia. Le yogurut ou yogurt était né ! Mais quel rapport avec Levallois ?

Naissance des yaourts Danone

À la fin de la Première Guerre mondiale en Espagne, de nombreux enfants souffrent de troubles intestinaux, liés à de mauvaises conditions d’hygiène et à la chaleur. Devant ce constat, Isaac CARASSO, négociant, s’intéresse aux recherches d’Elie METCHNIKOFF, chercheur à l’ Institut Pasteur et prix Nobel en 1908. Celles-ci portent sur les bienfaits des yaourts et des ferments lactiques sur la santé. Le scientifique met notamment en évidence leur utilisation dans le traitement des désordres intestinaux. Isaac CARASSO connaît déjà les vertus du yaourt. Il décide alors de l’introduire en Espagne en y incorporant des ferments lactiques, sur les conseils de médecins. C’est l’Institut Pasteur qui lui fournit les souches.

En 1919, dans un petit atelier à Barcelone, Isaac CARASSO lance la production de yaourts. Ils sont fabriqués avec du lait frais et sont distribués le lendemain. La marque s’appelle alors « Danon », en référence au  surnom catalan de son fils « petit Daniel ». Cependant, un nom propre ne peut être un nom commercial. Le fondateur rajoute alors un « e » pour enregistrer la marque, qui devient « Danone ». En 1923, le Collège des médecins de Barcelone reconnaît officiellement les propriétés du yaourt. Les pots sont vendus en pharmacie sur recommandation des médecins, puis en crémerie.

De Barcelone à Levallois

Après des études de commerce à Marseille et un stage en bactériologie à l’Institut Pasteur, Daniel CARASSO, alors âgé de 20 ans, lance la marque en France en 1929 en créant la Société parisienne du yoghourt Danone. Il donne très vite une nouvelle dimension à l’idée de son père.

L’idée de santé est systématiquement recherchée, les médecins bénéficient de bons gratuits pour un produit qui porte la mention « yoghourt Danone ». La première usine ouvre ses portes en  1932 à  Levallois, rue Louis ROUQUIER. La fabrique se veut délibérément moderniste et hygiéniste.

Le marché des crèmeries parisiennes est régulièrement prospecté, des campagnes d’affichage essayent de sortir le yaourt de son ghetto médical et le font timidement prendre place sur les tables du parisien aisé.

s-l300

Très vite, d’autres produits sont déclinés. En 1937, Dany, le premier yaourt aux fruits est lancé, les veloutés sont commercialisés en 1963, et les gélifiés en 1966.

Un détour par les états-Unis

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupation de la France contraint Daniel CARASSO à se réfugier aux Etats-Unis, où il poursuit le développement de la marque. Il rachète un fabricant de yaourts et lance « Dannon Milk Products ».

De retour en France, D.CARASSO revend sa société américaine, et cherche à renforcer Danone. Avec la libération et l’avènement des « trente glorieuses », le décollage est prompt.

Rapide à consommer, « produit sain et frais », le yaourt bouscule les fins de repas et s’impose comme un dessert économique à part entière. Porté par son succès, Danone modernise et agrandie l’usine de Levallois en rachetant tous les bâtiments mitoyens ou proches de la rue Louis ROUQUIER. Au cours des années 1960, l’entreprise s’emploie à devenir une marque non seulement parisienne, mais présente sur l’ensemble du pays.

Une fusion judicieuse

En 1967, les sociétés Danone et Gervais fusionnent pour s’imposer sur le marché des produits laitiers. Le fabricant de petits-suisses et fromages frais Gervais, outre ses produits laitiers, apporte un important patrimoine immobilier et une bonne implantation en Europe. Danone partage ses yaourts et sa technologie de pointe. Le groupe Gervais-Danone est né ! Des millions de pots dans le monde portent l’adresse de Levallois.

1978 marque la fermeture de l’usine de Levallois, et l’ensemble immobilier est transformé en bureaux. Le siège social du groupe Danone reste quant à lui, à Levallois jusqu’en 2007.

POISSON D’AVRIL !

Un poisson d’avril est une plaisanterie que l’on fait le 1er Avril à ses connaissances, à ses amis et à sa famille. Pour les enfants, la blague consiste à accrocher un poisson en papier dans le dos des personnes dont ils veulent gentiment se moquer. « Poisson d’avril ! » est aussi l’exclamation que l’on pousse une fois qu’une des plaisanteries est découverte. Il est de coutume de faire des canulars dans les médias, aussi bien presse écrite, que radio, télévision ou sur internet.

J’ai eu envie de vous faire partager des informations sensationnelles sur Levallois, allez savoir si elles sont toutes vraies ?…

Une origine incertaine

La naissance du poisson d’avril reste obscure, mais la tradition festive de personnes qui sont l’objet de farces ou de moqueries existe dans plusieurs cultures, depuis l’antiquité et le Moyen-Âge (notamment avec la fête des fous, en Europe).

Une  hypothèse, couramment reprise par les médias, relie la date du 1er Avril à la réforme calendaire au XVIe siècle. Au Moyen Âge, dans plusieurs villes et régions d’Europe, l’année commençait à des dates variées et correspondait selon le calendrier Julien au Jour de l’an. Le 25 mars notamment était associé la fête de l’Annonciation à Marie avec la tradition de s’échanger des étrennes.

En France, l’année civile débutait à différentes dates selon les provinces mais dans celles où elle commençait le 25 mars, il était courant de prolonger les fêtes mariales jusqu’au 1er Avril. Le roi Charles IX décide, par l’Édit de Roussillon en 1564, que l’année débuterait désormais le 1er Janvier. Le pape Grégoire XIII étend cette mesure à l’ensemble de la chrétienté avec l’adoption du calendrier grégorien en 1582. Selon la légende, beaucoup de personnes eurent des difficultés à s’adapter au nouveau calendrier, d’autres n’étaient pas au courant du changement et continuèrent à célébrer le 1er avril selon l’ancienne tradition. Pour se moquer d’elles, certains profitèrent de l’occasion pour raconter aux étourdis des histoires pour rire et leur remettre de faux poissons correspondant à la fin du carême. Ainsi naquit le fameux poisson d’avril, le jour des fous, le jour de ceux qui n’acceptent pas la réalité ou la voient autrement.

Il existe d’autres hypothèses, toutes sujettes à controverses. En France, au début du XXe siècle, on s’envoyait de jolies cartes postales toutes ornées d’un poisson d’avril et richement décorées.

Cette coutume de faire des plaisanteries à cette date là s’est répandue dans de nombreux pays: Canada, Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Danemark, Italie, Pologne, Japon, Chine, Russie…

Devez-vous me croire ?

Au long de la courte, mais riche histoire de notre ville, plusieurs évènements se sont produits. Des rencontres sportives improbables, des visites peu protocolaires, des histoires de cœurs méconnues, des rivalités intestines…

Un Empereur chez Nicolas

La loi créant notre commune date du 30 juin 1866, et prend effet le 1er janvier 1867.  Cette « naissance » se fait au détriment de Neuilly, et surtout de Clichy qui perdent chacune une partie de leur territoire. La France est alors un empire, et c’est NAPOLEON III qui en est à sa tête.

469421_1-tt-width-304-height-500-crop-1-bgcolor-ffffff-lazyload-0
Charles-Louis-Napoléon Bonaparte

Vous n’êtes pas sans savoir que notre commune doit son existence à l’acharnement d’un homme, soutenu par ses compagnons : Nicolas LEVALLOIS, menuisier, marchand de vin, tenancier de guinguette et promoteur. Il bénéficie d’une certaine notoriété, a beaucoup de relations et certains appuis politiques.

Curieux de faire connaissance avec cet homme têtu dont il a entendu parler, Charles-Louis-Napoléon BONAPARTE décide de lui rendre une visite, incognito durant l’été 1866. Très surpris, Nicolas le reconnait rapidement, et sa stupeur ne dure pas. Ils déjeunent ensemble puis l’Empereur (en fait Charles pour ce jour là) demande à Nicolas de lui faire visiter « sa » ville. ils vont jusque sur l’ile de la Jatte, se rafraichissent dans une guinguette et retournent au bureau de Nicolas, rue de Courcelles (actuellement rue du Président Wilson). Grace à un courrier de Nicolas, nous savons qu’ils ont passé la soirée ensemble jusque tard dans la nuit. L’Empereur aurait-il passé la nuit dans un confortable fauteuil de la rue de Courcelles ?

Des harengs et des lapins

Une rivalité existe depuis très longtemps entre les habitants de Levallois, et ceux de Clichy. Peut-être que l’origine de cette rivalité vient du fait que Clichy a subi une perte de territoire pour permettre la naissance de Levallois. Toujours est-il que les rivaux (en plus des confrontations physiques) se sont attribués des sobriquets, qui ont eu court jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.

Les habitants de Clichy se sont vus appelés « les lapins » (certainement à cause de Clichy-la-Garenne), et les Levalloisiens étaient, pour leur part des « harengs » ! peut-être parce qu’au port de Levallois on déchargeait des poissons en provenance de Normandie !….

Du « cancan » à Levallois

Si beaucoup d’entre vous connaissent « La Goulue » de nom, un Levalloisien, notable, l’a connu de près, de très près…

383px-Lautrec_moulin_rouge,_la_goulue_(poster)_1891

Louise Weber, dite « La Goulue » est née dans un quartier de Clichy, un an avant que celui-ci ne devienne Levallois. Louise est une célèbre danseuse de cancan, meneuse de revue au Moulin rouge, première vedette à inaugurer la scène de l’Olympia, et surtout, elle est l’un des sujets favori de Toulouse-Lautrec.

 

À cette époque, Jean-François Trébois, Maire de Levallois déborde de projets. Il fait construire deux écoles (Jules Ferry et Anatole France), mais surtout, il lance la construction d’un somptueux hôtel de ville.

Il le veut imposant, pourvu d’un clocheton plus haut que celui de l’église, et doté de salons d’honneurs les plus grands du département. Je crois que l’on peut dire qu’il avait une douce folie des grandeurs. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait souhaité une maitresse à la mesure des ses ambitions !

Des asticots dans la Seine

À partir des années 1925, une école de natation transportable et flottante, s’installe aux beaux jours au pont d’Asnières. La clientèle du « bain Masson » est presque exclusivement constituée des bambins de Levallois et d’ Asnières. Les enfants y sont tellement nombreux et serrés que les Levalloisiens, qui aiment les formules imagées, l’ont surnommée la « boite d’asticots ». Les mères de ces « asticots » devaient venir chercher de force leurs enfants le soir, pour les faire sortir de ce bain de pleine eau dans la seine. Sous la pression maternelle, le propriétaire des lieux, devait se résoudre, la mort dans l’âme, à fermer à 19 heures et à expulser manu-militari les retardataires.

Quelques années après son ouverture, le « bain Masson » ferme ses portes, suite au décès par noyade de son propriétaire, et certainement aussi, suite à une recrudescence des cas de poliomyélite. Il faudra attendre 1956 pour profiter d’une nouvelle piscine sur le quai Charles Pasqua.

AC92044_1Fi1913
La piscine découverte du quai Charles Pasqua (ex quai Michelet)

 

Si vous y avez perdu votre latin… et avez besoin d’un éclairage, laissez un petit commentaire, je vous répondrai sans faute !

                                                                                         Deux des « informations » sont fausses…